LA BETE

Le sens profond des visions, nombres cryptiques, images et scènes dépeints dans le livre du Découvrement de Yohanân (Apocalypse de Jean) deviennent inaccessibles dès qu’on les détache de leur contexte et substrat sémitiques. Voilà pourquoi nous disons qu’on ne peut prétendre pénétrer les mystères des Ecrits sacrés sans avoir une connaissance minimale de la langue mais aussi de la culture hébraïque.

Le livre du Découvrement de Yohanân le Shaliah en son chapitre 13 nous parle de deux Bêtes. L’une sortant de la mer et l’autre montant de l'abîmepour blasphémer et séduire. 

LA BETE QUI SORT DE LA MER

« Je vois, venant de la mer, une bête monte. Elle a des cornes, dix ; et des têtes, sept. Sur ses cornes, dix diadèmes ; sur ses têtes les noms de blasphème. La bête que je vois est semblable à un léopard; ses pieds comme d'un ours, sa gueule comme une gueule de lion. Et le dragon lui donna son dynamisme, son trône, et la grande puissance. L'une de ses têtes est égorgée à mort; mais la plaie de sa mort se guérit. Toute la terre est étonnée derrière la bête.» (Apocalypse 13, 1-3).

La description de la Bête qui monte de la mer que donne le Shaliah Yohanân s’apparente fortement à celle des quatre animaux que décrit Daniel :

« Quatre animaux immenses montent de la mer, différents l'un de l'autre. Le premier est comme un lion (…) Et voici, un autre animal, un deuxième, semblable à un ours (...) Après quoi, j’en vois un autre, semblable à une panthère (…) l’animal a quatre têtes. Le gouvernement lui est donné. Après quoi, je contemple dans les contemplations de la nuit ; et voici un quatrième animal, terrible, très puissant, avec de grandes dents de fer. Il dévore, broie et foule le reste aux pieds. Il diffère de tous les animaux qui le  précèdent. Il a dix cornes. » (Daniel 7, 3-7).

La Bête que décrit le Shaliah Yohanân rassemble dans l'ordre décroissant tous les points forts des 4 animaux que décrivit Daniel tantôt : les 10 cornes du 4^ième animal, la forme de panthère du 3^ième, les pieds d’ours du 2^nd et enfin la gueule de lion du 1^er.

Les 4 animaux que décrivit l’Inspiré Daniel représentaient respectivement, les empires Babyloniens, Mèdes, Perses et Grecs. La Bête aux 7 têtes et aux 10 cornes, quant à elle, évoque de par son syncrétisme, un empire très particulier :

« Ceci est l'intelligence de qui a la sagesse: les sept têtes sont sept monts où la femme est assise et ce sont sept rois. Cinq sont tombés. Un existe encore. L'autre n'est pas encore venu. Quand il viendra, il lui faudra demeurer peu. » (Apo. 17, 9-10).

Laissons donc ici s’exprimer l’intelligence qui possède de la sagesse : "les 7 têtes sont 7 monts" : les 7 monts sont évocateurs de Rome, la ville aux 7 collines, la ville éternelle, et plus loin même, l’empire romain : " Ce sont sept rois, cinq  sont tombés; un existe encore. L'autre n'est pas encore venu ; quand il viendra, il lui faudra demeurer peu." 

Les 7 têtes sont 7 rois particuliers qui ont régné sur Rome du vivant de Yohanân, l’auteur du livre du Découvrement. La Bête qui sort de la mer désigne Rome, non pas la ville, mais plutôt la civilisation romaine, la matrice de notre civilisation mondiale actuelle.

LES 10 CORNES DE LA BETE 

Un retour sur les textes de l’Inspiré Daniel concernant la vision des 4 animaux,  s’avère nécessaire pour décrypter l’énigme des 10 cornes :

« Après quoi, je contemple dans les contemplations de la nuit ; et voici un quatrième animal, terrible, très puissant, avec de grandes dents de fer. Il dévore, broie et foule le reste aux pieds. Il diffère de tous les animaux qui le  précèdent. Il a dix cornes. Je considère les cornes; voici, une autre corne, petite, sort au milieu d’elles, et trois des cornes précédentes sont arrachées de ses faces. Voici des yeux, tels des yeux d’homme, sur cette corne, et une bouche parle, grandiloquente.» (Daniel 7, 7-8).

L'Inspiré Daniel nous donne, dans cet autre extrait qui suit, d’importantes précisions sur la nature du 4^ième animal et de ses 10 cornes :

« Le quatrième animal sera un quatrième royaume sur la terre, différent de tous les royaumes. Il dévorera toute la terre, la foulera et la broiera. Les dix cornes sont dix rois qui surgiront de cette royauté. Après eux surgira un autre, différent des précédents, et il abattra les trois rois. » (Daniel 7, 23-24).

Recoupons à présent les écrits de l’Inspiré Daniel avec ceux du Shaliah Yohanân :

« Je vois, venant de la mer, une bête monte. Elle a des cornes, dix; et des têtes, sept. Sur ces cornes, dix diadèmes; sur ses têtes, les noms de blasphème.» (Apo 13, 1).

Et il s’attarde dans cet extrait qui suit sur la nature même des 10 cornes de la Bête :

« Les dix cornes que tu as vues, ce sont dix rois qui n’ont pas encore reçu de royaume mais reçoivent la puissance, comme rois, une heure, avec la bête. » (Apocalypse 17,12).

Les  textes sont assez clairs sur la nature des cornes : chacune des dix cornes incarnera tout le pouvoir de la Bête pendant un certain temps (le temps d’un mandat peut-être ???), ce qui représente les une "heure".

LA BETE QUI SORT DE L’ABIME

En plus d’exercer toute l’autorité de la première Bête, la Bête qui sort de la mer (encore appelée le Faux Inspiré), opère en présence de la Bête de grands prodiges et des miracles, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel à la vue des hommes :

« Elle fait de grands signes ; elle fait même descendre, du ciel, un feu ; il arrive sur terre en face des hommes. Elle égare les habitants de la terre, par les signes qu'il lui est donné de faire devant la bête, qui ayant une plaie d’épée vit. » (Apocalypse 13, 14).

La blessure de la Bête peut être considérée à certains égards comme la chute de l’antique empire romain par la proclamation de la Bessora Tova, pour ainsi dire, de la Bonne Nouvelle du Royaume d'Elohim. L’empire romain s’est disloqué par la suite et a même disparu. Mais l’affaiblissement du christianisme moderne (la Grande Prostituée qui est assise sur la Bête) d’une part et la montée en puissance de la laïcité (la religion de la civilisation actuelle) d’autre part a concrétisé la renaissance de l’empire romain et de sa doctrine sous une forme plus subtile : la civilisation mondiale actuelle avec son cortège de libéralisme économique (où les riches deviennent de plus en riches et les pauvres de plus en plus pauvres), de légalisation de l’homosexualité, de la transsexualité, de déclin de la morale, d’inégalité, d’injustice, de guerres, etc. C'est même une évidence, la civilisation actuelle a hérité de Rome, les lettres, l'administration, l'armée, les colisées, les moeurs, les grades, les ponts, l'architecture, les pavés, les divinités, etc.

L’épée symbolise la Parole d’Elohim. Les miracles et les prodiges dont parle le texte sont ceux de la science moderne et de la haute technologie (bébé éprouvette, engrais chimiques, chirurgie plastique, bombe atomique, drone, satellite, scanner, etc.).

Mais qui est donc ce Faux Inspiré qui encline une humanité en détresse à se prosterner devant l’image de la Bête et même à faire parler l'image de la Bête ?

« Il lui est donné de donner souffle à l'image de la bête, pour qu’elle-même parle, l'image de la bête. Elle fait ainsi. Ceux qui ne se prosternent pas devant l'image de la bête sont mis à mort. » (Apocalypse 13, 15-16).

Ha Satân, le grand falsificateur, agit dans le monde sous 3 caractéristiques ou aspects : le dragon ou le serpent ancien, la Bête et le Faux Inspiré. On connaît le dragon, on sait maintenant que la Bête est un système humain, autrefois incarné par 7 empereurs romains, à qui le dragon a donné son dynamisme, son trône et la grande puissance. Mais qu’en est-il du Faux Inspiré ? Est-ce un homme, un démon ?

Loin s’en faut ! Le Faux Inspiré n’est pas un homme et encore moins un démon mais plutôt un puissant souffle d’égarement, la réplique satanique du Rouah Ha Kodesh (le Souffle Sacré), le souffle de vérité qui conduit les consacrés dans la vérité toute entière.

C’est avec l’aide de cette énergie d’égarement qu’agit et règne la Bête. Pour l’heure, cette énergie agit en puissance dans le monde, entrainant les habitants de la terre, ceux dont le nom n’est pas écrit dans le livre de vie de l’Agneau, à la ruine.

Le Shaliah Yohanân : l’apôtre Jean